Assises « Petite hydroélectricité et biodiversité à l’assemblée Nationale, l’ADM 61 y était.
Assises « Petite hydroélectricité et biodiversité à l’assemblée Nationale, l’ADM 61 y était.
C’est ce jeudi 24 octobre que les amis des moulins 61 accompagnés des amis des moulins d’Eure et Loir (ADM 28) ont pris la direction de Paris pour retrouver les moulins de la Sarthe (ASMR 72), les moulins bas Normands (ARAM BN + 35) , Les moulins Normands et Picards, le collectif Sauvegarde des rivières normandes, le collectif de sauvegarde des rivières Loire Bretagne et beaucoup d’autres associations venues de la France entière.
Tous ces responsables d’associations se sont retrouvés au126, rue de l’université, dans les murs de l’Assemblée nationale pour participer aux assises de la petite hydroélectricité et de la Biodiversité.
Cette réunion était à l’initiative du Député Stéphanie Kerbarh députée de la Seine maritime en Normandie.
Nous avons retenu de très intéressantes interventions des spécialistes du climat et représentants de Météo France ; nous avons été comblés par les explications techniques et pratiques des responsables d’entreprise d’Hydroélectricité, ceux-ci nous ont convaincus , s’il le fallait … que la petite hydroélectricité d’ici à 20 / 30 ans serait un vecteur incontournable de cette énergie verte dont l’on parle tant aujourd’hui et que, de fait, il est important de protéger les seuils afin de les sortir progressivement de la période de chômage où ils se trouvent aujourd’hui. (Sauvegarder pour transmettre).
Il y eu des interventions juridiques, celles de Maître Rémy, avocat de la FFAM, qui a évoqué le centenaire de la loi de 1919, loi galvaudée aujourd’hui par les services publics. La dite loi, rappelle Maître Rémy, impose de favoriser l’énergie hydraulique ; « l’état se doit de faire respecter l’équilibre entre les moulins et la nature ».
L’intervention de Maître Alain de la Bretesche, Président de la Fédération Patrimoine Environnement, fut un grand moment de sagesse entremêlée de vérité qui n’a laissé aucun auditeur indifférent. « Il serait trop facile de privilégier un retour à la nature et transformer nos rivières en un énorme tuyau qui enverrait tout à la mer ; les Moines nous ont laissé un magnifique patrimoine qui ne peut disparaître du fait de la bêtise des hommes ». Dans beaucoup de villages français il y a une église, un château et …un moulin, comment rester indifférent devant la destruction de ces derniers. »
L’intervention de Christian Lévèque fut également remarquable et remarquée, un moment de sincérité et de fraîcheur, apporté par l’Hydrobiologiste. – (En poste à l'ORSTOM, Paris (en 1988). - Directeur de recherche IRD. Responsable du Programme Environnement, vie et sociétés au CNRS (en 2002). - Président du comité scientifique du GIP Seine-Aval depuis 2006).
Nous résumerons en quelques lignes le personnage =
« Selon le discours trop souvent entendu, la biodiversité est la victime innocente des activités humaines, et sa conservation est indispensable à l'avenir de l'humanité. Mais la réalité est bien plus complexe... Tous les hommes perçoivent-ils la nature de la même manière ? Toute la biodiversité est-elle nécessaire au fonctionnement de la biosphère ? Quelle est son origine ? L’homme n’est-il pas, lui aussi, créateur de biodiversité ? Souhaitons-nous réellement protéger toute la diversité des espèces ? En définitive, quelles natures voulons-nous ? »
Christian Lévèque a captivé son auditoire.
L’avant dernier intervenant fut Patrice Cadet membre du bureau de la FFAM , qui a su résumer en un temps malheureusement trop court une situation dramatique des pressions faites par les Dogmes et les lobbys à l’encontre des propriétaires de moulins et des riverains. Ils nous a rappelé les erreurs d’appréciation des services publics sur la fragmentation des cours d’eau et l’erreur monumentale qu’était la destruction des seuils en citant, pour exemple, une région qu’il connaît bien le Loire Bretagne avec 25000 seuils dont 50 % avaient moins de 50 Cm de hauteur et la majorité des seuils restant de 1m50 à 1m80 et qui, selon une étude de l’Onema, seuls 10 % environ étaient «"infranchissables" et donc à équiper. « Travaillons sur les problèmes réels et cessons de gaspiller l’argent public pour détruire au doigt mouillé les ouvrages de nos moulins ; utilisons cet argent public pour les équiper. »
Nous avons découvert en Patrice CADET un orateur exceptionnel qui maîtrise son sujet avec aisance et brio.
Cette réunion s’est conclue par la triste intervention du représentant du Ministère de la transition écologique et solidaire qui eu quelques difficultés à nous expliquer que les vannes des moulins en bois étaient mieux que les vannes en fer ??? mais, pardonnons lui, après un après-midi rempli de vérités ou les lobbys et dogmes avaient été pointés du doigt par pratiquement tous les intervenants, on peut comprendre son désarroi, et puis passer derrière les brillants orateurs cités plus haut, vraiment, c'était un exercice difficile.
L’association « Les Amis des Moulins et son conseils d’administration remercie du fond du cœur les organisateurs de cet après-midi fructueuse en informations et en projets pour l’avenir de nos moulins.
"Sauvegarder pour transmettre"