Le Sénateur de l’Orne Vincent SEGOUIN, à la veille des débats sur la loi climat au Sénat, a déclaré : « JE VEUX COMPRENDRE ! »
C’est pour cela qu’il avait donné Rendez-vous à l’association les Amis Des Moulins de l’Orne sur deux moulins phare situés près de sa permanence départementale.
La visite commençait au moulin de Beillard qui a fait couler beaucoup d’encre ces derniers temps et le président de l’ADM 61, André Quiblier accompagné par son collègue administrateur Jean Pierre Vallée, ont, sur le terrain pu expliquer leur point de vue sur une continuité écologique appliquée sans fondement et en absence de tout bon sens.
« Nous les propriétaires de moulins et riverains des cours d’eau et des étangs savons ce dont nous parlons en matière d’écologie ont-ils expliqué au sénateur ; les amis des moulins sont de véritables acteurs de l’eau ». Ils revendiquent aujourd’hui le droit d’intégrer les conseils et les instances départementaux afin de donner leur avis …», cela éviterait de mettre en place ou de demander aux services de la DDT la validation de projets qui ne tiennent pas debout ! a déclaré André QUIBLIER .
C’est au moulin de Beillard que Jean Pierre Vallée, le spécialiste de l’hydro-électricité pour l’association, a expliqué au sénateur la possibilité et la capacité d’un petit moulin Percheron à se suffire en autoconsommation pour le fonctionnement de ses appareils ménager et de son chauffage…
Son expérience lui fait dire que, chaque année, ce moulin de Beillard (ou autres petits moulin) pourraient économiser la valeur d’une consommation annuelle de 3000 litres de fioul, ce qui correspond à la consommation moyenne d’un véhicule de 7 CHV sur … +/- 50.000 KM et nous ne parlons pas des moulins de plus grandes importances installés sur des cours d’eau à débit bien supérieur !
Tout cela en production 0CO2 et sans importation d’énergie fossile… c’est peut être cela l’écologie, non ?
Aujourd’hui, où l’on veut nous envoyer faire nos courses en vélo, ou nous faire acheter d’hypothétiques véhicules électriques et bien, Madame la Ministre, voilà une piste qui devrait vous convenir, voire vous convertir ???
Les représentants de l’association ADM 61 ont expliqué qu’une remise en fond de vallée du cours d’eau « la Villette » à Beillard ne pourrait conduire, à l’époque de l’étiage soit de mai à octobre, qu’à une suppression d’eau pratiquement totale au moulin, mais aussi à « la chute », puisque la totalité de l’eau ou presque serait dirigée vers la rivière. Il en résulterait pour les collectivités locales, prêtes à rechercher des solutions pour maintenir cet endroit privilégié et touristique, centre de randonnées percheronnes, qu'elles ne pourraient constater que ce lieu n’aurait plus d‘eau en été … Cherchez l’erreur…
Nous avons du mal à faire entendre nos propositions a déclaré le président de l’ADM 61 car on ne veut pas de nous dans les réunions, nous sommes trop « radicaux » paraît-il… nous le serions à moins puisque nous nous heurtons en permanence à des propos dogmatiques dépourvus de bon sens ; l’autorité et les stricto sensu acteurs de l’eau refusent le dialogue, nous vivons dans un monologue permanent ! La dernière réunion que nous avons eue avec Madame la Préfète de l’Orne remonte au … 22 mai 2018 !
Et bien oui, si donner notre opinion est être radical alors nous sommes radicaux, si refuser la destruction du patrimoine de pays est être radical alors encore oui ! nous le sommes, et ne pas accepter notre position est un « déni de démocratie » !
Nous avons d’ailleurs demandé qu’un (ou plusieurs) référent(s) « moulin » proposé par les Fédérations françaises de sauvegarde des moulins, soient nommé(s) par département.
La continuité écologique nous sommes pour ! Mais pas n’importe comment et pas à n’importe quel prix !
Et le Patrimoine qu’en faites-vous ?
Après avoir accompagnés le Sénateur sur un petit moulin capable de produire en autoconsommation, les deux responsables de l’association se sont rendus sur un « Moulin patrimoine ». (Les statuts de l’ADM 61 prévoient aussi la défense et protection du patrimoine et celle-ci est donc reconnue comme association du patrimoine).
Le moulin d’Yon à la Chapelle Montligeon est situé dans un endroit plein de charme face à la magnifique Basilique ; il se trouve dans le périmètre classé, quoi de mieux pour un moulin nous direz-vous ? Sauf que ce moulin n’a plus de droit d’eau, celui-ci abandonné par les anciens propriétaires qui n’ont pas cru bon de sauvegarder le patrimoine que les moines d’antan avaient instauré.
Donc plus de droit d’eau, plus de droit à la parole ! mais, malgré cela, les propriétaires actuels ont amoureusement remis en état ce magnifique témoin de notre passé, ce patrimoine de Pays comme nous les aimons qui font la fierté de nos régions que nous allons d’ailleurs fêter le w.end des 26 et 27 juin prochain pendant les journées du patrimoine de pays et des moulins.
Les travaux, qui ont représenté un lourd investissement pour les propriétaires, ont été entièrement conseillés et suivis par les ABF (Architectes des bâtiments de France) du département de l’Orne.
« Au moulin d’Yon, aujourd’hui plus de droit d’eau alors plus de droit à la parole" !
Trois ans d’études qui ont dû coûter la bagatelle de 8000 à 12000€, et même peut être plus… mais ne vous inquiétez pas nous dit le syndicat de rivière ça ne coûte rien à la collectivité… c’est l’agence de l’eau qui paie …. AVEC L’ARGENT DU CONSOMMATEUR QUE VOUS ÊTES LES AMIS !, c’est, en effet, votre argent que l’on dépense à volo !
Trois ans de transaction entre les diverses parties sans que les propriétaires ne soient, alors qu’ils sont les premiers concernés, informés d’un quelconque projet de détournement de l’eau, il en résulte qu’aujourd’hui le moulin n’est alimenté qu’au bon vouloir du syndicat de rivières ! Et se retrouve donc en assec durant l'été.
Voilà les amis ce que subissent aujourd’hui nos moulins : ce patrimoine qui a enrichi les pages de notre histoire à travers les siècles, (dans chaque cartulaire les moulins hydrauliques y ont largement leur place) ; aujourd’hui ils sont traités comme des pestiférés.
Nous n’avons pas encore compris quelle écologie ou quel dogme anime cette féroce destruction du patrimoine. A noter qu’aujourd’hui de plus en plus d’écologistes et de pêcheurs se rapprochent de nos positions quant à la biodiversité et à la production en autoconsommation.
Une dernière note pour info !
Dans la DCE, (La directive-cadre sur l'eau) la "continuité hydrographique" est citée une fois dans l'annexe V, mais ce n'est en rien le cœur de la DCE, la pollution y est citée plus de 50 fois. Par ailleurs, l'obsession de la seule continuité en long est un truc de pêcheur visant certains poissons, c'est plutôt la continuité latérale (vers le lit majeur) qui est la plus intéressante en biodiversité et fonctionnalité écologique.
Occupons-nous de nos rivières !!!! car actuellement dans notre pays les moulins sont pris comme boucs émissaires car l’Agence de l’eau se trouve dans l’incapacité de faire face à la pollution de nos cours d’eau ainsi qu’à la gestion des stations d’épuration pour qu’enfin elles stoppent le passage des métaux lourds et produits endocriniens qui ‘assassinent’ nos rivières’ !
Voilà ce que nous avons expliqué à Monsieur le Sénateur qui, lui, a bien voulu nous écouter en attendant que les services publics, avant de prendre des décisions malencontreuses, se décident à dialoguer avec nos associations.
Nous en profitons pour remercier les parlementaires et élus locaux pour leurs soutiens.
Merci Madame le Député Véronique Louwagie pour le dépôt des amendements en regard aux ouvrages hydrauliques à l’Assemblée Nationale lors des travaux sur la Loi climat et resilience , cosignés par Monsieur le député Jérôme Nury entre autres. Merci Monsieur le Sénateur Vincent Segouin pour l'intérêt que vous portez aux rivières, étangs, zones humides; et moulins Ornais et à la situation de la biodiversité dans notre département.
Nous espérons, Monsieur le Sénateur, que nos explications vous permettront de vous faire une idée équitable de la situation.
André QUIBLIER .
Président de l’Association les Amis Des Moulins de l’Orne.