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Articles récents

Naturel ou artificiel : le sapin de Noël est-il écologique ?

17 Décembre 2018

Alors que 5 millions de sapins naturels vont être coupés des exploitations françaises pour illuminer les intérieurs pendant les fêtes de fin d'année, les modes de production posent la question de l'impact écologique de l'arbre de Noël.

Pour les fêtes de Noël, ce sont plus de six millions de sapins naturels qui entreront dans les foyers Français. 20 % sont produits à l'étranger, essentiellement en Belgique et au Danemark. Ce sont cinq millions de sapins de Noël français, Nordmann ou épicéa, qui seront produits sur 5.000 hectares. Un quart des sapins français est produit dans le Morvan, sur quelques 1.500 hectares.

Plusieurs producteurs français se sont engagés dans une démarche éco-certifiante, mais sur plus de 130 producteurs d'arbres de Noël, leur nombre reste limité. Seulement quatre bénéficient du label international MPS, qui "mesure et évalue la pression environnementale liée aux intrants horticoles, ainsi qu'au mode de gestion de l'eau et des déchets", et trois du label français horticole Plante Bleue, attestant que "les professionnels ont des pratiques de production respectueuses de l'environnement". 

Phytosanitaires et résidus

Une fois planté sur les parcelles après deux ans de semis et deux ans de pépinière, un sapin reçoit en moyenne une dizaine de traitements annuels, au moins pendant les trois premières années de sa vie : engrais, produits phytosanitaires, et hormones. Des traitements qui ne sont pas sans poser problème pour l'environnement et la santé humaine. En 2007, sur la commune de Champeaux-en-Morvan (Côte d'Or), le 2,6-dichlorobenzamide, un métabolite du dichlobénil, herbicide utilisé dans la culture des sapins et interdit en France depuis 2010, a été retrouvé à la source du Vossou. Une station de traitement par filtration sur charbon actif en grain a été installée. Le 2,6-dichlorobenzamide reste aujourd'hui régulièrement retrouvé à la source du Vossou, à des teneurs respectant la norme "eau brute" mais dépassant la norme "eau distribuée". Le traitement par filtration est toujours actif.

"Peu de demandes de sapins bio"

Les producteurs ont engagé une démarche plus raisonnée dans l'utilisation des phytosanitaires, selon l'Association Française du Sapin de Noël Naturel (AFSNN). "Nous testons des solutions alternatives comme le désherbage mécanique ou l'enherbement contrôlé", explique Frédéric Naudet, son président, lui-même producteur de sapins dans le Morvan. Aujourd'hui le nombre de producteurs bio augmente au fil des ans, mais la production de sapins exempts de traitements phytosanitaires reste encore confidentielle. "Il y a peu de demandes des distributeurs, en bout de chaîne, pour vendre des sapins bio", précise Frédéric Naudet. 

Mais quitte à avoir un sapin, l'option naturelle semble la plus écologique. Une analyse du cycle de vie réalisée par une société canadienne en 2009 a montré qu'il faudrait garder plus de 15 ans son sapin artificiel en plastique et métal pour que l'intérêt écologique soit réel.

Rémi Pin

Rémi Pin

Journaliste : Reporter d'imagesAprès une formation d’ingénieur des industries agricoles et alimentaires, Rémi est devenu journaliste en presse écrite professionnelle et scientifique pendant cinq ans. S’en suivent six années en tant que JRI dans des rédactions et des sociétés de production audiovisuelles. Il rejoint Cogiterra en 2018, passionné par les thématiques environnementales et persuadé que le monde va mal et court à sa perte. 
Il aime beaucoup les chats, les chiens, et les plantes :-))

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Mans’Art, devenez acteur de la 8ème édition

14 Décembre 2018

Mans’Art, devenez acteur de la 8 ème édition
UNE BELLE VITRINE AUX PORTES DU PERCHE ET DE L'ORNE

La 8ème édition de Mans’Art se déroulera les 27 et 28 avril 2019 à la Cité Plantagenêt du Mans autour de la thématique de l’innovation.
Inscription jusqu’au 20 janvier 2019.

CONTACTS EXPOSANTS
Jessie COUALLIER & Maryse BOBINEAU
Service Tourisme et Patrimoine de la Ville du Mans
Maison du Pilier Rouge – 41/43 Grande Rue – 72000 LE MANS – Tél : 02 43 47 36 65
Mail : jessie.couallier@lemans.fr et maryse.bobineau@lemans.fr

L'Association les Amis des moulins 61 sera présente aux côtés de : l" Association Sauvegarde des  Moulins et Rivières 72

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Agence de l’eau/élus locaux-bureaux d’études : je te tiens par la barbichette.

5 Décembre 2018

L’abus de position dominante et le chantage sont une arme efficace. S’ils sont dénoncés dans le monde des affaires, ils n’émeuvent personne quand il s’agit d’argent public alors que cela devrait être l’inverse ? Exemple de la commune de Genay (21) qui pourrait être victime d’une stratégie habituelle: l'agence de l'eau Seine-Normandie(*) subordonne la subvention pour l’assainissement non collectif à la destruction du seuil du moulin et du plan d'eau du village.

• Preuve que le dogme d’abrogation du droit d’eau  prime toute autre considération. Pour améliorer la qualité de l’eau, l’Agence de l’eau devrait prioriser l’assainissement collectif, en ne prenant pas le risque environnemental que la commune décide de conserver son seuil.
Mais d’expérience, l’agence de l’eau est sûre d’elle et de la docilité de ses exécutants. C’est ça, l’arrogance.

• C’est aussi l’usage du pouvoir et du poids de l’argent au service d’une doctrine, controversée par ceux-là même qui alimentent l’énorme cagnotte de l’eau.

• De nombreux maires témoignent avec une grimace éloquente qu’il serait très maladroit de leur part de s’opposer au diktat de l’agence de l’eau… en perspective du prochain dossier de demande de subvention. C’est ça l’effet d’une position dominante.

 

Or, les français en ont marre de cette gabegie financière, de ces pratiques bureaucratiques et de ce mépris démocratique.

 

Les Agences de l’eau ont mis leurs acteurs au pas cadencé :

-      les syndicats de rivière : au lieu de défendre l'intérêt général, le syndicat SMBVA(*) met en œuvre cette politique sans sourciller,

-      les bureaux d’études savent qu’ils doivent (subordination par la subvention aux études) prioriser la destruction (pudiquement baptisée « effacement » ou « arasement »),

-      les dits bureaux d’études doivent orienter leurs diagnostics prédéfinis pour rester dans le listing recommandé aux maîtres d’ouvrages. En clair, ils ne défendent pas les intérêts de leurs mandants.

 

Les technocrates de l'eau alimentent les contestations en les imputant à ceux qui les dénoncent.
Ils feignent de ne pas comprendre que de telles méthodes dignes des républiques bananières et que le gâchis d'argent public sont de moins en moins tolérés.
Surtout dans une ruralité où l'argent fait défaut.

 (*) Existerait-il deux sortes d’élus ? Ceux qui, très heureux de siéger dans ces instances, sans jamais mot dire, votent "comme il faut" pour garder leur place (la contradiction n’est guère appréciée), et ceux qui subissent sur le terrain ce que leurs collègues cautionnent ?

Nous reproduisons ci-dessous un extrait du courrier de l’agence de l’eau au SMBVA dont la commune de Genay a reçu copie.

 

« Monsieur le Président,

 

Par courrier reçu le 03/09/2018, vous sollicitez une aide de l’Agence de l’eau Seine-Normandie pour la réalisation de l’opération consistant à établir l’état écologique initial d’un tronçon de l’Armançon, avant effacement d’un ouvrage hydraulique situé sur la commune de Genay.

 

Après première analyse des informations que vous avez fournies, il apparaît que l’Agence de l’eau est susceptible d’accorder une aide pour ce type d’opération.

 

Le projet d’effacement de l’ouvrage (ROE 14848), pour lequel un arrêté d’abrogation de droit d’eau a été prononcé, est l’élément déclencheur d’une aide financière de l’Agence pour la réhabilitation d’une cinquante d’assainissement non collectif dans la commune de Genay (projet présenté à la commission des aides d’octobre 2018).

 

Afin d’obtenir un gain écologique significatif sur le secteur, les deux projets doivent être menés en parallèle (cf courrier en pièce jointe).nous souhaitons donc avoir des précisions quant au calendrier, à l’état, et à la nature du projet d’effacement  de l’ouvrage concerné ».

 

Article repris sur le Site OCE (observatoire de la continuité écologique 

http://continuite-ecologique.fr/agence-de-leau-elus-locaux-bureaux-detudes-je-te-tiens-par-la-barbichette/

Agence de l’eau/élus locaux-bureaux d’études : je te tiens par la barbichette.
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entre Molière et les Meules ...

5 Décembre 2018

Comment Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, a choisi son nom de scène ? Réponse de notre invité le professeur de littérature française Georges Forestier

Faites un COPIER/COLLER sur :

https://twitter.com/i/status/1069590831634493440

 

 

 
 
 
 
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Message Tout un chacun peut faire des erreurs, et être grandi de les reconnaitre. 

3 Décembre 2018

Voici le message de l'un de nos adhérent ,qui devons nous le préciser n'est pas propriétaire e moulin mais qui est une personne sensible et équilibré  :

Tout un chacun peut faire des erreurs, et être grandi de les reconnaitre.     "Nos ainés ont certainement fait des erreurs, aujourd'hui doit-on détruire notre patrimoine sous couvert d'une soi-disante continuité écologique.
Puisque la question m'est posée, n'ayant aucun intérêt économique mais par contre ayant une autre idée de l'Ecologie et de la préservation du Patrimoine je pense qu'il ne faut pas laisser l'agence de l'eau détruire l'équilibre actuel du milieu biologique dans lequel vivent la faune et de la flore."
 
Merci à lui de ce commentaire qui devrait en faire réfléchir certains 
Message Tout un chacun peut faire des erreurs, et être grandi de les reconnaitre. 
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Emmanuel Macron décide de doubler le prix de l’électricité des ménages.

30 Novembre 2018

Paris le 27 novembre 2018 Communiqué de presse de la Fédération Environnement Durable Éolien terrestre. Emmanuel Macron décide de doubler le prix de l’électricité des ménages. En annonçant le triplement prévu du parc éolien terrestre composé actuellement de 8.000 machines disséminées sur tout le territoire le Président de la République Emmanuel Macron a décidé le doublement du prix de l’électricité pour les consommateurs, qu’il faudra ponctionner encore plus par des taxes écologiques insoutenables qui passeront de 5 à 8 milliards d’euros par an. La Fédération Environnement Durable (FED) constate que bien que 70% des projets éoliens terrestres actuels soient rejetés par les riverains ruraux et qui sont obligés de s’adresser à la justice pour ce faire entendre, le Président a choisi, plutôt que de les écouter, de les pénaliser trois fois plus et qu’il a préféré suivre les conseils d’écologistes irresponsables et d’affairistes qui profitent du pillage économique des consommateurs au détriment de l’intérêt général. Cette augmentation du prix de l’électricité atteindra aussi l’ensemble des industries consommatrices entraînant des conséquences sur leur compétitivité, programmant leur déclin ou les obligeant à se délocaliser. La FED rappelle que les énergies intermittentes comme l’éolien augmenteront les gaz à effet de serre et iront à l’encontre des déclarations sur le climat du Président qui veut que la France soit le modèle international dans ce domaine. La FED continuera à lutter contre ce plan par tous les moyens légaux, localement, régionalement, nationalement et internationalement . Contact presse Jean-Louis Butré contact@environnementdurable.net 06 80 99 38 08

 

Emmanuel Macron décide de doubler le prix de l’électricité des ménages.
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Emmanuel Macron: "Je n'oublie pas l'eau, l'énergie hydraulique est une richesse des territoires

27 Novembre 2018

Le président de la république appelle à développer l'énergie hydraulique en France. C'est un désaveu clair des casseurs de barrages, y compris les fonctionnaires ayant engagé une dérive intégriste au sein de l'appareil d'Etat, en l'occurrence la direction de l'eau et de la biodiversité du ministère de l'écologie. La destruction du patrimoine hydraulique de notre pays était devenu un symbole de l'écologie punitive et de la gabegie d'argent public, alors que les Français doivent faire des sacrifices. Nous veillerons à ce que ces paroles deviennent des actes, car l'écart entre les discours et les réalités est à la base de notre crise démocratique. Le gel des destructions contestées de barrages et de moulins devra être observable partout sur nos rivières dès 2019. Les gestionnaires de l'eau doivent désormais concilier écologie et hydro-électricité, au lieu de les opposer stérilement.

Par hydrauxois

Lire la suite de cet article sur 

http://www.hydrauxois.org/2018/11/emmanuel-macron-je-noublie-pas-leau.html

Emmanuel Macron: "Je n'oublie pas l'eau, l'énergie hydraulique est une richesse des territoires
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Et voilà, le N° 30 de (PdP) Pays du Perche est sorti

25 Novembre 2018

Et voilà, le N° 30 de (PdP) Pays du Perche est sorti ;comme de coutme, plus de 12 sujets au Sommaire et tous d'une qualité, à laquelle, nous a habituée Nathalie FEY et son équipe depuis déjà plus de 13 ans, maintenant. Je vous laisse donc prendre connaissance de l'éditorial qui ne manquera pas de vous surprendre, comme il m'a surpris...
Mais mon coeur de Longnycien a été comblé en lisant l'article "Patrimoine" qui est consacré à Longny au Perche. [comme je le dit souvent je suis heureux de vivre à Longny entre le "11° et le 19e Siècle].Cet article, écrit par la talentueuse Elisabeth Gausseron, vous fera voyager à travers les siècles dans cette bonne ville de Longny. Le Château, la chapelle N.D de Pitié, la Villa Jumeau, l'église St Martin , etc etc , Mais aussi des sujets dont vous n'avez pas idée, Elisabeth Gausseron a même relayé la Légende de Tony le Loup .. Il faut savoir que Tony n'est pas un prénom ou surnom sorti d'une bande dessinée. Tony était un prénom utilisé très couramment dans la région au 12° et 13 ° siècle surtout dans les familles nobles. Vous verrez comme cette légende précède bien celle de N.D de Pitié ... Ne manquez surtout pas ce Numéro 30, il vous passionnera et, de plus, cet article est illustré par les magnifiques photos de Frédéric Chéhu, ce qui n'est pas rien !
Pour les Longnyciens, il est à disposition "au Tabac du coin" rue de l'Eglise, chez Barnabé (ouvert le dimanche matin) et à l' OT.
Pour les autres villes, dans les points de ventes habituels, 
N.b la photo est une statuette de Tony le Loup (elle est en fer).

Et voilà, le N° 30 de (PdP) Pays du Perche est sorti
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CNR et l'Insa lancent une chaire de recherche en hydroélectricité

24 Novembre 2018

La Compagnie nationale du Rhône s'allie avec l'Insa Lyon, pour la création d'une chaire de recherche « L'eau, énergie renouvelable et production durable ».

La convention de mécénat pour la création de cette chaire de recherche scientifique a été signée par Didier Lhuillier, directeur général de CNR, Eric Maurincomme, directeur de l'Insa Lyon et Jean Guénard, président de la fondation Insa Lyon. Visant à accélérer les réponses technologiques aux enjeux de la transition énergétique, cette chaire a pour objectifs plus particuliers d'améliorer les méthodes de prédiction et d'optimisation des données de production en hydroélectricité. Ce partenariat sur cinq ans avec l'Insa va ainsi permettre à CNR de renforcer son adaptabilité face au réchauffement climatique et à la raréfaction des ressources en eau. L'école d'ingénieurs pourrait également accompagner l'entreprise au niveau de sa transformation numérique.

CNR et l'Insa n'en sont pas à leur première collaboration

Grâce à leur proximité géographique et à leurs champs d'expertise en commun, l'école d'ingénieurs et la CNR travaillent depuis quelques années sur les thématiques scientifiques concernant l'énergie et l'environnement. Cette chaire de recherche ne fait que consolider des liens existants entre les deux parties. Le directeur général de CNR, Didier Lhuillier, est d'ailleurs lui-même diplômé de l'Insa Lyon.

  • Naomi Levannier

 

 PUBLIÉ LE 21/11/2018 - 17:00

https://www.brefeco.com/actualite/energie/cnr-et-linsa-lancent-une-chaire-de-recherche-en-hydroelectricite

CNR et l'Insa lancent une chaire de recherche en hydroélectricité
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« Notre proposition, Monsieur le ministre, pour évaluer la toxicité des pesticides »  Collectif 

22 Novembre 2018

Notre nombre et l'effet étau que nous produisons sur la faune sauvage est un fait Philippe. Mais de nombreuses espèces cohabitaient avec nous dans des espaces réduits, comme les poissons, aujourd'hui décimés par les engrais et les pesticides. En réponse au nouveau ministre de l'agriculture Didier Guillaume (qui commence bien.. en demandant aux scientifiques de faire la preuve de la toxicité des pesticides) un collectif de scientifiques publiait une tribune dans Le Monde de mardi à laquelle je m'associe. Soyons des millions à le faire. Car, outre les constats et rappels d'études, ils posent une question qui doit être entendue : Les scientifiques ont accumulé des preuves, mais qu’en ont fait les politiques ?

« Notre proposition, Monsieur le ministre, pour évaluer la toxicité des pesticides » 
Collectif 
A la suite des propos du ministre de l’agriculture, Didier Guillaume, appelant les scientifiques à apporter la preuve des conséquences sanitaires des pesticides, un collectif de médecins et de chercheurs propose de lui adresser un rapport mensuel 
Monsieur le ministre, vous avez déclaré sur RTL, le 19 octobre : « Sur la question des bébés sans bras, il faut que la science fasse son travail. C’est aux scientifiques de faire la preuve ou non qu’il y a des conséquences à l’usage des pesticides. » Ce qu’un journal [Le Nouvel Observateur] a cru pouvoir traduire sur son site par : « Pesticides, Didier Guillaume réclame aux scientifiques des preuves de leur impact sur la santé ».

Si l’on s’en tient à la loi, ce n’est pas aux scientifiques d’apporter la preuve de la toxicité des pesticides, mais aux industriels de démontrer l’absence de nocivité de leurs produits. Et cette preuve devrait être faite avant leur mise sur le marché et validée par des organismes indépendants certifiés, comme c’est le cas pour les médicaments qui, pour être commercialisés, doivent avoir reçu une AMM (autorisation de mise sur le marché).

Dans le cas des excès d’agénésies transverses des membres supérieurs, rien ne permet actuellement d’infirmer que les pesticides n’en soient pas la cause. La question était seulement de savoir s’il fallait chercher plus loin ou non. Nous le croyons, et nous pensons surtout qu’un travail d’analyse épidémiologique et d’exposition doit être réalisé sans tarder.

Nous prenons acte des récents propos de la ministre de la santé, mais nous nous étonnons des délais considérables entre les alertes aux services concernés et les investigations, les signalements dans l’Ain datant de 2010 ! Ces alertes et les investigations qui en résultent devraient être portées à la connaissance du public rapidement, le temps effaçant les possibles éléments de preuve !

Concernant les effets toxiques des pesticides, les scientifiques accumulent les preuves depuis de nombreuses années, à tel point qu’il n’est plus nécessaire d’invoquer le principe de précaution, mais celui de prévention. Les études s’accumulent, les consensus également. Le dernier rapport d’expertise collective de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) confirme un lien fort entre l’exposition aux pesticides et le développement de nombreux cancers chez les professionnels qui les manipulent, tels que le lymphome non hodgkinien, le myélome multiple et le cancer de la prostate. Les maladies neurodégénératives sont aussi corrélées à cette exposition, et la maladie de Parkinson est désormais reconnue comme maladie professionnelle chez les agriculteurs.

En tête des pays utilisateurs

Cette même synthèse de l’Inserm rappelle que l’exposition aux pesticides pendant la grossesse majore fortement le risque de leucémies, de tumeurs cérébrales, de malformations et de troubles du développement cérébral chez l’enfant. L’exposition de l’enfant en bas âge augmente également le risque de leucémie et de troubles du développement cérébral.

Le déclin des insectes ou celui des oiseaux nicheurs, la disparition de la biodiversité sont directement imputables aux pesticides. D’autres faits vous sont connus, nous n’en doutons pas : les pesticides ont contaminé l’ensemble de la population à tel point qu’il n’est plus possible de retrouver une femme enceinte sans traces urinaires de pyréthrinoïdes, insecticides ou d’organophosphorés.

D’autre part, beaucoup de ces pesticides sont aussi des perturbateurs endocriniens, et ce n’est pas leur dose qui fait leur toxicité, mais le moment (notamment la grossesse) et la durée d’exposition. Ces perturbateurs endocriniens amplifient le risque de cancer prostatique, testiculaire et mammaire, d’infertilité, de puberté précoce, de diabète et de maladies neurodéveloppementales et allergiques. L’EFSA [Autorité européenne de sécurité des aliments] a indiqué, dans son rapport annuel, en 2013, que sur 287 pesticides, 101 avaient des effets sur l’axe thyroïdien et 97 présentaient une neurotoxicité. Les scientifiques ont accumulé des preuves – jamais définitives, toujours incomplètes –, mais qu’en ont fait les politiques ?

Les industriels, quant à eux, se sont rendus indispensables : il est impossible d’imaginer un autre modèle agricole sans leurs produits. Et ils se sont aussi imposés dans les comités internationaux chargés d’édicter les règles d’évaluation de leurs propres produits… Et les agences européennes et nationales fondent largement leur expertise sur les tests effectués par ces mêmes industriels.

A contrario, depuis plus de quarante ans, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) fonde son expertise sur les études publiées dans des revues à comité de lecture, la plupart issues de la recherche publique. La controverse entre ces mêmes agences et le CIRC concernant le classement du glyphosate comme cancérigène probable en fournit l’illustration.

L’usage du glyphosate et des pesticides en général ne cesse d’augmenter, et la France reste en tête des pays utilisateurs. De plus, aucune norme ni réglementation ne concernent les pesticides présents dans l’air que l’on respire alors qu’ils y sont régulièrement détectables, notamment en période de traitements et ce même à plusieurs centaines de kilomètres du lieu d’épandage.

Monsieur le ministre, puisque vous semblez douter des nombreuses études ayant démontré la responsabilité des pesticides dans de nombreux cancers, des maladies neurodégénératives et neurodéveloppementales, allergiques, ainsi que malformatives, nous nous engageons à vous aider en vous envoyant une étude scientifique par mois jusqu’à la fin de votre mandat. Nous vous demanderons également – au nom des menaces qui pèsent tant sur l’environnement que sur la santé humaine – de respecter le principe de précaution et de placer l’intérêt public – la recherche, mais aussi la santé – avant celui des industriels.

___

Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l’Inserm et directrice équipe EPAR (épidémiologie des maladies allergiques et respiratoires) ; Jean-Marc Bonmatin, chercheur (CNRS) au Centre de biophysique moléculaire d’Orléans ; Thomas Bourdrel, médecin, membre du collectif Strasbourg Respire ; Laurent Chevallier, médecin nutritionniste attaché au CHRU de Montpellier ; Barbara Demeneix, biologiste au Muséum national d’histoire naturelle ; Eric Ferraille, médecin, président de la fédération des associations de protection de l’environnement en Rhône-Alpes ; Pierre-Michel Périnaud, médecin et président de l’AMLP (Alerte des médecins sur les pesticides) ; Philippe Ricordeau,médecin spécialiste en santé publique, épidémiologiste ; Pierre Souvet, médecin, président de l’Association Santé Environnement France ;Charles Sultan, professeur d’endocrinologie pédiatrique à l’université de Montpellier

Relayé par Nathaly FEY 

 

 Optimisme de combat » en édito l’Obs

« Notre proposition, Monsieur le ministre, pour évaluer la toxicité des pesticides »  Collectif 
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